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MADININA BUNDU DIA KONGO(ZIKUA DIA MADININA BDK DANS LES AMERIQUES)
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MADININA BUNDU DIA KONGO(ZIKUA DIA MADININA BDK DANS LES AMERIQUES)
  • Diffuser les enseignements de Nlongi'a Kongo Ne Makandala Ne Muanda Nsemi. Promouvoir la langue Kikongo Pur, la religion Bukongo, la Sagesse Kôngo. Soutenir financièrement et moralement la Réhabilitation Culturelle des Bakongo.
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MADININA BUNDU DIA KONGO(ZIKUA DIA MADININA BDK DANS LES AMERIQUES)
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26 septembre 2018

CONTE DES BAKONGO : LA LEGENDE DU CHIEN QUI MEPRISAIT LA MANGOUSTE !

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Le chien, la mangouste, le crapaud, le perdreau et le perroquet se réunirent pour le négoce.

« Allons, dirent-ils, partons faire du commerce. »

Ils firent d’abord provision de nourriture, puis se mirent en route. Mais la contrée où ils allaient négocier était fort loin !

Quand ils arrivèrent au milieu du pays, leurs vivres furent épuisés. Arrivés à l ’emplacement d’un ancien village, le perroquet aperçut dans un palmier un régime encore vert : « Attendons tous ici, dit-il, ce régime dans le palmier, lorsqu’il aura mûri, moi j ’en mangerai les fuits; alors nous partirons. »

Ils s’approchèrent.... et restèrent là trois mois peut-être !
Quand le régime eut mûri, le perroquet mangea le fruit et proclama : « En avant ! »
Ils partirent. Après avoir longtemps marché, ils arrivèrent à mi-chemin. La perdrix dit : « Brûlez-moi cette brousse, la première pluie va tomber, l ’herbe poussera. J ’en mangerai. Après nous partirons. »

Ils brûlèrent la brousse, la première pluie tomba, la nouvelle herbe poussa. La perdrix en mangea.
Ils se remirent en route. Ils marchèrent longtemps. Le crapaud dit : « A mon tour ! Coupez-moi ce chêne; quand il sera pourri, les termites l ’attaqueront, moi je mangerai les termites. Et puis nous partirons. »

Ils abattirent le chêne; l ’arbre pourri, les fourmis blanches y creusèrent leurs galeries. Le crapaud mangea les fourmis. Nouveau départ. Nouvelle étape. Arrivés à mi-route (du trajet restant), la mangouste de déclarer: «A mon tour cette fois! Flambez-moi cette brousse : les tendres roseaux lèveront : j ’en mangerai ! »

La brousse incendiée, les tendres roseaux poussèrent; quand la mangouste en eut mangé : « En route, dirent-ils. » Ils partirent, parcoururent un bon bout de chemin, arrivèrent loin.

Le chien dit : « C’est mon tour; ramassez du bois, vous tous. Moi je vais chauffer mon museau près du feu; lorsqu’il sera sec, nous nous mettrons en route. Comme cela nous aurons eu tous notre part. »

Les autres répliquèrent : « Ça va; reste-toi, Père Chien, nous allons chercher du bois. »

Le perdreau et le perroquet convinrent : Eh là, nous deux,  allons chercher du bois de notre côté (séparons-nous des autres pour chercher du bois). »

La mangouste et le crapaud, suivant leur propre route, recueillaient du bois à brûler. Lorsqu’ils eurent rassemblé leurs fagots de brindilles, ils revinrent, édifièrent un gros bûcher : et voici que le feu abondait vraiment. Il pétillait. Les flammes étaient intenses. Ils crièrent : « Eh, Père Chien, viens, chauffe ton nez ! »

Le chien s’approcha, s’accroupit près du foyer; eux d’entretenir un feu abondant. Le nez sécha; mais tandis qu’ils regardaient d ’un autre côté, le chien lécha son museau; il recommença à couler. Eux de leur côté s’acharnaient à redoubler le feu. Mais le nez du chien ne voulait pas sécher.

Eux de s’écrier : « Depuis que nous avons commencé ici, nous avons beau chauffer et chauffer le museau du chien, quant à sécher, il s’obstine à ne pas sécher : il ne fait que couler. Nos têtes nous font mal à force de ramasser du bois. »

La perdrix et le perroquet se concertèrent en particulier. Le perroquet : « Écoute, Maman Perdrix, prenons la fuite; disons-le à la mangouste et au crapaud. S’ils ne nous écoutent pas, nous filerons nous deux. »

Le crapaud et la mangouste arrivèrent : ils furent tous réunis.

La perdrix leur déclara : « Vous, les anciens, le nez de notre Maître Chien nous l ’avons chauffé, chauffé! Aujourd’hui voilà deux mois que cela dure. Et ce sacré nez ne veut pas sécher. » Alors nous resterions ici?... Filons! Nous avons faim, très faim, les vivres sont épuisés. 

La mangouste dit : « Allons, demandonsau chien; en avant. S’il fait difficulté, alors nous décampons.» 

Les autres ; « Bien sûr, en avant chez le chien ! » Ils y allèrent et dirent au chien : « Maître Chien, cesse cette comédie. »

Maître Chien : « Et pourquoi donc? Nous tous lorsque nous sommes venus en chemin, n ’avez-vous pas eu votre manière de faire ! Toi, perroquet, tu as mangé des noix palmistes; toi, perdrix,
tu as mangé des jeunes pousses; toi, crapaud, tu as fait abattre un chêne et quand il fut pourri, tu as mangé des termites; toi, mangouste, tu as fait brûler la brousse, tu l ’as fait brûler jusqu’au ras du sol et lorsque les roseaux se sont levés, tu en as mangé. Et maintenant nous partirions... Et moi donc !...

Chauffez-moi le museau, qu’il sèche... Alors nous nous en irons ! Tant que mon nez ne sera pas sec, personne ne partira d ’ici. »

La perdrix et le perroquet s’écrièrent : « Eh ! la mangouste;  eh ! le crapaud, nous avions des vivres, tout est fini ! Hein, quoi ! Nous resterions ici ! Quiconque reste ici, qu’il nous regarde partir. Que celui qu’il prend, qu’il le mange! »

La perdrix et le perroquet s’envolèrent dans le ciel. Le crapaud et la mangouste détalèrent à terre. Le chien grogna : « Quoi, vous tous, vous avez déjà mangé; alors, moi, quand je suis en train de me chauffer le museau, vous, vous ne persévérez pas; vous décampez! Je m ’en vais suivre la route de la perdrix et du perroquet. »

Mais tandis qu’il les poursuivait, ils firent route en l ’air. Le chien se dit : Non ! Pas ceux-là. Si je m ’acharne à les suivre, peine inutile, j ’en reviendrais comme un niais! Qu’ils s’en aillent, ma foi ! Je vais suivre la trace de la mangouste et du crapaud... Lorsqu’il arrive à la porte du crapaud pour le saisir, celui-ci étant rempli d ’écailles, le chien s’écrie : « Ah, non cela ! Voilà une mort inutile ! »

Il abandonne le crapaud à son sort, et se lance à la poursuite de la mangouste, s’acharne à sa poursuite, attrape la mangouste et la tue.

Lorsqu’il l ’eut mangée, le chien fit ce serment : Tout notre clan des chiens, partout où il ira, quand il se rencontrera avec le clan du gibier de forêt, que ce soit le clan de la mangouste, que ce soit le clan d ’autres bêtes, qu’il les chasse, dans les siècles des siècles. Oui, que nous soyons ainsi à leur égard !

C’est là la devise du chien : Qu’il chasse les bêtes sauvages !

Depuis ce jour-là, le chien est en dispute avec la mangouste, et ils ne s’entendront plus jamais. Une mangouste qui rencontre un chien, est morte d ’avance, elle ne vivra plus.

Là où étaient partis la perdrix et le perroquet, tous deux conclurent un pacte d ’amitié.

Un jour le perroquet dit : « Maman Perdrix, allons-nous promener au village abandonné; peut-être y trouverons-nous notre régime de noix palmistes. »

La perdrix répliqua : « Entendu, mon cher, Allons-y ! »

Lorsqu’ils arrivèrent au village, la perdrix découvrit dans un grand et beau palmier un régime qui y pendait. La perdrix s’écria : « Cher Perroquet, va, monte sur ce palmier, va égrener des noix, nous en mangerons. »

Le perroquet : « Allons-y, ma chère; toi, reste au pied du palmier. »

Ils s’y rendirent. Le perroquet monta, arracha les noix; tandis qu’il mangeait, il en jetait à la perdrix qui se trouvait à terre.

Celle-ci en mangea aussi. La perdrix supplia : « lié Maître Perroquet, donne-moi encore des noix I Ce ne sont que de toutes petites, que tu me jettes. Les grosses, c’est toi qui les manges ! »

Le perroquet répliqua : « Approche du tronc, viens prendre les noix, je vais te les lancer ! »
La perdrix s’avança au pied du palmier, en disant : « Allons, Maître Perroquet, jette des noix de palme, me voici ! »

Le perroquet en arracha, visa la perdrix là où elle s’était approchée et jeta des noix de palme sur les pattes de la perdrix. Celles-ci devinrent rouges.

La perdrix : « Eh, quoi ! dit-elle, vois-tu, Maître Perroquet, comme tu m’as arrangée aujourd’hui ! Mes pattes sont devenues rouges ! Sapristi ! C’est toi, qui es le seul coupable.

Le perroquet : « Parbleu, par ma mère! Je suis ici au-dessus du palmier, je ne me rends compte de rien. Je t ’ai jeté des noix sans mauvaise intention. Je ne t ’ai pas visée parbleu ! »

La perdrix se dit en elle-même : Je serais une sotte, si je ne lui répondais pas du tac au tac, je me vengerai ! Je vais cacher une noix dans mon pagne : « Allons, Maître Perroquet, dit-elle, descends vite ! Nous partons, n ’est-ce pas ! »

Le perroquet de dire : J ’arrive. Je descends.

Il se mit à descendre et lorsqu’il sauta à terre, la perdrix de l ’empoigner. Ils se battirent longtemps. La perdrix saisit un bâton, qui s’abattit sur la tête du perroquet et enfin sur son bec. Celui-ci, s’étant tourné en bas, se trouva être crochu.

Le perroquet : « Malheur de moi ! dit-il, tu m ’as défiguré. Mon bec était tout droit, et voici qu’il est devenu crochu ! Oui, aujourd’hui, toi et moi à cause de cela, nous mourrons ici ! »

Et ils s’empoignèrent bien longtemps. A un moment donné, la perdrix fouillant le pli de son pagne, y saisit une noix de palme. A cette vue, le perroquet prit la fuite; mais la perdrix lança la noix de palme dans la direction où le perroquet s’enfuyait et la noix de palme, en rebondissant, toucha la queue du perroquet. L ’extrémité en devint rouge.

A la suite de cette bataille, ils se séparèrent. La perdrix dit : « Toi, Maître Perroquet, tu as rendu mes pattes rouges, désormais nous ne nous promènerons plus par les mêmes chemins. »

Le perroquet de son côté, jura : « Toi qui as rendu ma queue rouge, et mon bec crochu, désormais c’est la mort entre toi et moi! Toi tu mangeras de ton côté, moi j ’irai du mien! »

Depuis ce jour, le perroquet et la perdrix se sont séparés à jamais; ils ne se promènent plus ensemble par les mêmes chemins....Ingeta ! Ibobo, Ibobo !

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