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MADININA BUNDU DIA KONGO(ZIKUA DIA MADININA BDK DANS LES AMERIQUES)
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MADININA BUNDU DIA KONGO(ZIKUA DIA MADININA BDK DANS LES AMERIQUES)
  • Diffuser les enseignements de Nlongi'a Kongo Ne Makandala Ne Muanda Nsemi. Promouvoir la langue Kikongo Pur, la religion Bukongo, la Sagesse Kôngo. Soutenir financièrement et moralement la Réhabilitation Culturelle des Bakongo.
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MADININA BUNDU DIA KONGO(ZIKUA DIA MADININA BDK DANS LES AMERIQUES)
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26 septembre 2018

CONTE DES BAKONGO : LE CHIEN ET LE CHAT SAUVAGE !

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Le Chien et le Chat sauvage.

En ce temps-là le chien sauvage et le chat sauvage s’entendaient à merveille. « Eh ! Maître Chien ».

Compère Chien répondit : « Me voici, mon cher ». 

— Aujourd’hui, n’est-ce pas, mon cher, nous mourons de faim... Parcours maintenant les villages, mets-toi à la recherche de tout homme qui prépare une soupe aux arachides, prends-en six portions... Durant ce temps-là j ’irai dans la forêt à proximité des habitations, j ’y attraperai six poules... Alors nous aurons suffisamment de quoi manger...

Bonne affaire, approuva Compère Chien.

Ils se séparèrent. Quand sur son chemin Compère Chien rencontrait un homme qui préparait sa soupe, il lui montrait les dents, et tandis que l ’homme s’enfuyait, il s’installait à sa place et s’éclipsait avec la soupe.

Compère Chien renouvela le coup six fois. De son côté le chat égorgea six poules. Ils se partagèrent le butin; le chien et le chat eurent chacun trois portions de soupe et trois poules. Tous deux apprêtèrent leur repas dans leur propre marmite.

Il était en train de chauffer sans être encore cuit, le chien en léchant le feu ardent, se brûla la langue. Il poussa un cri : « Lé ».

Le chat le railla : « Ce n’est pas encore cuit et déjà tu voudrais manger toi... » — Goûte donc là où moi j ’ai goûté, mon vieux...

Quand les aliments furent cuits à point, ils les retirèrent du feu et se mirent à manger. Compère Chien avala deux poules, il lui en resta une; Maître Chat dévora également une poule, mais il lui en restait deux. Ils allèrent garder le relief dans leur case. Puis ils partirent danser.
Ils parvinrent au village où l ’on dansait au son du grand tambour. Quand il eut dansé tout un temps, Compère Chien eut soif, il voulut tromper le chat. 

— Eh Maître Chat, au revoir!... je vais boire dans cette caselà, car une soif ardente me brûle les entrailles... je vais boire de l ’eau.

— Bois, mon cher, l ’eau que j ’ai apportée, moi!

— Non, je ne veux que celle de là-bas.

— Qu’à cela ne tienne, mon vieux, vas-y alors.

Compère Chien prit en toute hâte le chemin du village, parvint au seuil de la case, ouvrit la porte et se saisit des deux poules laissées par le chat, il en mangea une et une partie de l ’autre. Le morceau restant, il ne le mangea point. Il sortit, ferma la case et retourna danser.

— Tu es resté longtemps absent, qu’as-tu donc fait?

— Nous avons eu une longue conversation avec la femme de Ma Nsiala.

— Ce n’est rien, mon bon.

Et la danse recommença. L’on dansa, l ’on dansa. Le tambour enfin s'arrêta. Alors ils s’en allèrent. Arrivés chez eux, ils se dirent : Prenons notre nourriture et mangeons. En prenant sa marmite, Maître Chat s’aperçut qu’il manquait une poule et un morceau de l ’autre. « Comment! Compère Chien, s’écria-t-il avec stupéfaction, il me manque une poule et un morceau, qui
donc est venu me le voler? »

— Je l ’ignore, repartit le chien, j ’ai gardé mon morceau, le voici.

- Ce n’est rien, poursuivit le chat, je mangerai au moins le morceau qui me reste.

Le repas achevé, ils s’en furent coucher. Le lendemain matin, Compère Chien partit à la soupe, et Maître Chat aux poules, et  quand ils furent de retour ils apprêtèrent le butin, en consommèrent une partie et laissèrent l ’autre.

Puis on s’en fut danser. Et de nouveau Compère Chien se déclara en proie à une soif ardente : « Mon vieux chat, clamat- il, je vais boire de l ’eau dans cette maison. »

Le chat laissa faire, et tandis que le chien s’en allait, il pensa : « Demain, j ’apporterai un fétiche. »

Et là encore Compère Chien dévora la pitance de Maître Chat, puis courut le rejoindre. Ils dansèrent aussi longtemps qu’on joua du tambour, puis ils regagnèrent leurs pénates. En ouvrant la porte, ils se dirent : « Mangeons, car avec ce tambour nous avons tellement dansé que notre estomac est vide ! »

Une fois de plus le chat constata que dans sa marmite il ne lui restait plus qu’un tout petit morceau de viande : « Comment ! Compère Chien, c’est la même histoire qu’hier, il me manque de la viande. »

— Tiens, s’exclama Compère Chien, chez moi, tout y est.

— Tant pis, ajouta le chat. Repas, coucher. Le lendemain matin, on se sépara, Compère Chien s’en fut à la soupe et Maître Chat aux poules. Cette fois Maître Chat prit un fétiche avec lui, un tout petit fétiche «Nkondi ».

Il arriva le premier au village, ouvrit la case et après avoir caché le petit « Nkondi » sous les fagots, sortit de la hutte et s’assit sur la cour. Il ne tarda pas à voir venir Compère Chien à l ’autre bout du village.

On se partagea le butin, on le prépara, et quand on l ’eut retiré du feu, on en mangea une partie, l ’autre, on la conserva.

— Allons, va devant, Compère Chien, je fermerai la maison. Compère Chien sortit. Le chat donna ses instructions à son « Nkondi ». Reste ici, quand tu verras quelqu’un ouvrir la case, s’il mange la viande, terrifie-le.

— Oui, Père, répondit le « Nkondi ».

Et le chat partit. L’on dansa. Compère Chien prétexta encore que la soif le brûlait : « Je vais boire de l ’eau. »

— Ce n’est rien, mon cher, souffla le chat.

Compère Chien pressa le pas, ouvrit la maison. Comme il s’apprêtait à saisir la marmite de Maître Chat, le « Nkondi » parla : « Comment, qui s’en prend à la viande de Maître Chat? Ah ! c’est toi, le voleur... »

En entendant cette voix, le chien se mit à fouiller toute la case, puis de peur, il cria en l ’injuriant :
« Qui est-là avec sa mère? »

— Toi-même avec ta mère, riposta le « Nkondi ».

A ces mots, Compère Chien engloutit toute la viande de  Maître Chat, avala toute la soupe, puis à la course retourna à la danse... Il ne restait plus le moindre petit morceau...

Quand on eut assez dansé, et que le tambour eut cessé, ils retournèrent dans leur village. Ils ouvrirent la porte et pénétrèrent dans la case. Comme ils se disposaient à prendre la nourriture, le « Nkondi » raconta l ’histoire à Maître Chat : « Eh, Père, c’est Compère Chien, le voleur... Il a pris la viande, alors je l ’ai gourmandé, il s’est mis en colère... Il a voulu me frapper, mais comme il ne me trouvait pas, il m’a injurié, puis il s’est enfui en emportant la viande... »

En entendant cela, le chat fut irrité : « Ces choses qui disparaissaient de la maison, c’est toi, le vaurien, qui les volait. »

Compère Chien répliqua en des termes craintifs : « Calme-toi, mon cher Chat, ce n’est pas moi qui ai volé... tes choses, c’est ton fétiche qui les a mangées. »

Mais le chat ne le crut pas, sa colère n’en fut qu’accrue. Ils en vinrent aux mains, et ce fut un pugilat en règle, personne d’ailleurs pour les séparer.

Quand ils se furent séparés d’eux-mêmes, ils firent ce serment : « Toi, Compère Chien, tu n’es qu’un voleur, va-t-en manger ailleurs, je ne puis plus me promener avec toi.

- Qu’à cela ne tienne, répliqua le chien, nous nous séparerons.

Ils se séparèrent : « J ’irai demeurer au village, poursuivit le chien. »

— Et moi, je resterai dans la forêt, déclara le chat sauvage.

Depuis ce jour où ils s’étaient disputés, les deux se sont séparés. Compère Chien demeura au village, Maître Chat gagna la forêt avec son fétiche.... Ingeta ! Ibobo, Ibobo !

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